Il s’agit bien sûr, pour des entreprises dont la culture est la production d’objets physiques, de dompter et de s’approprier une autre culture, celle du digital.
Cela permettrait:
- de connecter les acteurs au sein des chaînes de valeurs,
- d’y distribuer les informations pertinentes,
- d’améliorer sensiblement la disponibilité des moyens de fabrication grâce à l’internet des objets et l’intelligence augmentée,
- d’optimiser intelligemment les ressources et les chaînes d’approvisionnement,
- de développer des nouvelles sources de revenus sous forme de services associés, en maîtrisant des niveaux de complexité croissants.
Mais il est indispensable de repenser dans le même temps l’agilité et l’efficience de l’outil de production, au risque de voir la promesse de l’Industrie 4.0 rester à l’état de théorie.
L’histoire industrielle suisse prouve que les entreprises manufacturières ont su préserver leurs savoir-faire et s’adapter continuellement, leur permettant de revendiquer à ce jour un taux d’emploi dans le secteur secondaire pouvant atteindre 50% dans l’Arc jurassien. Et pourtant rien n’est favorable à cette industrie: des salaires élevés, pas de ressources naturelles, peu de place et une monnaie refuge qui péjore régulièrement les gains réalisés principalement à l’exportation.
Mais nous avons de réels avantages, alors que l’un des maître-mots de cette révolution industrielle est l’interconnexion, nous avons tous les acteurs des chaînes de valeur dans un mouchoir de poche, favorisant grandement les rapprochements nécessaires des acteurs d’une même chaîne de valeur. Pour cela, une révolution culturelle est également nécessaire, un passage du dogme du secret au partage de ce qui peut et doit l’être et à la notion de communauté d’intérêt.
Et si l’humilité est indéniablement l’une de nos forces, elle ne doit pas empêcher de mettre en lumière nos réussites, l’humilité est certes une de nos qualités mais nous pouvons être légitimement fiers de nos savoir-faire et de ce que nous accomplissons.