La logique qui perdure depuis deux siècles d’industrialisation est d’imaginer ce que les clients finaux pourraient consommer, de produire sur stocks à toutes les étapes de la fabrication et de la distribution, ainsi que de pousser les produits vers les clients potentiels à grand renfort de communication.

Il est indéniable que les concepts de digitalisation qui ont déferlé sur les entreprises depuis quelques années sous l’appellation Industrie 4.0 provoquent une réflexion sur la façon de fabriquer, en particulier les produits à haute valeur ajoutée, qui portent intrinsèquement en eux le besoin de personnalisation.

Alors pourquoi ne pas imaginer l’inversion des chaînes de valeur, en partant du client final et jusqu’au dernier des sous-traitants nécessaires, dans une logique de business model « C2B2B », où l’ensemble des acteurs seraient non seulement interconnectés, mais au service d’un consommateur-citoyen, déclencheur d’une fabrication à la demande, selon ses besoins propres. C’est l’industrie de la personnalisation et un retour à une consommation raisonnée de fait, un artisanat du XXIème siècle.

Les industries du luxe, horlogerie et joaillerie, des medtechs, prothèses et implants, et d’autres comme la connectique haut de gamme, toutes contraintes par des tailles de lot de plus en plus petites, appellent une réflexion autour de la promesse de l’Industrie 4.0 qui laisse entrevoir une production intégrant des facteurs de différentiation voulus par le client final, que cela soit pour répondre à une envie ou à un besoin, et garantissant à long terme la haute valeur ajoutée nécessaire à une production manufacturière en Suisse.

La promesse de l’industrie 4.0 ou l’évolution de l’artisanat à l’industrie de la personnalisation
La promesse de l’Industrie 4.0 ou l’évolution de l’artisanat à l’industrie de la personnalisation

Pour convaincre son tissu industriel des potentiels de cette révolution, l’Allemagne a fait émerger des « smart factories » sur son territoire depuis une dizaine d’années (Labs Network Industrie 4.0). Ces centres d’expérimentation adressent des thématiques en lien avec des savoir-faire régionaux et ont pour objectif d’offrir, principalement aux PME et aux entreprises de taille intermédiaire, des lieux leur permettant de faire émerger des standards après acceptation et appropriation des concepts de digitalisation déployés et partagés.

La structure allemande pour faire vivre la 4ème révolution industrielle
La structure allemande pour faire vivre la 4ème révolution industrielle

Le but du MicroLean Lab est de créer un centre d’expérimentation de ce type adapté à l’industrie microtechnique suisse.